Le verre est un champion !
Entre recyclage et réemploi, le verre est un champion !
Peu de matériaux présentent autant de qualités que le verre : imperméable, neutre en goût, protecteur pour tout ce qu’il contient, idéal pour conserver sans dénaturer, s’adaptant à toutes les formes… Stop ou encore ? Encore, car si le verre fait figure de champion parmi les types d’emballages, c’est aussi pour ses capacités à être recyclé ou réutilisé.
Recette pour fabriquer du verre : du sable, du calcin et beaucoup de chaleur
Tout commence par des grains de sable microscopiques, que l’on va faire fondre dans des fours industriels chauffés à 1500 °C.
Afin de faciliter cette fonte, les fabricants verriers y ajoutent de la soude, de la chaux ; ils incorporent également une proportion variable de calcin provenant du recyclage. Une fois fondue, la pâte de verre est liquide, prête à être coulée dans différents moules pour prendre toutes les formes possibles et accueillir des contenus alimentaires, chimiques, cosmétiques, pharmaceutiques, etc.
Un score impressionnant pour le recyclage
Depuis les premières consignes de tri sélectif apparues en France en 1974, les Français ont adopté le bon réflexe : ils déposent dans les points de collecte leurs emballages en verre, donnant ainsi une seconde vie à ce type de déchets. D’après une étude menée par Citéo, on compte 190 000 points de collecte sur le territoire national, ce qui représente 1 point pour 290 habitants. Le saviez-vous ? Plus de 2 millions de tonnes d’emballages en verre ont été recyclés en France en 2019, soit un taux de recyclage du verre de 88 %.
« En France, tous les emballages en verre sont collectés ensemble, remarque le Directeur Industriel de la Maison Meneau, ce qui ne permet pas ensuite de fabriquer des bouteilles transparentes, en raison de la couleur verte de nombreuses bouteilles. Le calcin ne servira donc qu’à produire des bouteilles teintées. En Allemagne par exemple, le tri est différencié : verres colorés d’un côté, transparents de l’autre. » Toutefois, le tri atteint son objectif de préservation de la ressource naturelle : l’étude Citéo souligne que « le calcin est devenu la matière première principale de l'industrie verrière. Certains fours fonctionnent avec plus de 90 % de calcin. »
La Responsabilité Élargie des Producteurs : vers plus de réemploi
Malgré ces très bons scores, le processus de fabrication dans les fours reste très énergivore. Les pistes de progrès se dirigent donc vers le réemploi, en remettant au goût du jour des gestes d’autrefois tels que la consigne.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre gouvernemental de la Responsabilité Élargie des Producteurs (REP), qui concerne les filières productrices de déchets. Le Ministère de la transition écologique la définit ainsi : « Le principe est simple : celui qui fabrique, qui distribue un produit ou qui importe un produit doit prendre en charge sa fin de vie. »
Parce qu’elle s’appuie sur le principe d’une écocontribution versée par les industriels pour financer tout ce cycle de vie, la REP passe par une forte traçabilité, comme en témoigne le Directeur Industriel de la Maison Meneau : « Chaque année, nous déclarons tous les emballages que nous mettons sur le marché ; nous précisons également la quantité de bouteilles réemployables distribuées, ainsi que le pourcentage d’emballages réemployés que nous rachetons pour les re-remplir. »
Concernant le réemploi, il rappelle les objectifs nationaux : « En 2030, nous devrons justifier d’un taux d’emballages réemployés pour nos boissons d’au moins 5 %. Dans l’idéal, nous aimerions bien sûr aller au-delà, conformément à nos objectifs RSE. »
Le projet Grand Huit lancé par Maison Meneau en 2023 répond à cette ambition. Il a commencé par la mise au point d’une bouteille en verre de 75 cl contenant de la limonade. Depuis, toutes les bouteilles de 75 cl ont basculé en réemployable. Et ce n’est qu’un début ! Car Maison Meneau souhaite élargir sa gamme de bouteilles réemployables : « Actuellement, nous faisons nous-mêmes nos essais de réemploi pour les 25 cl et 50 cl. Nous menons des tests avec des entreprises locales pour les remplir, les vider, les laver, les remplir à nouveau, et les reconditionner pour le transport… jusqu’à 3 cycles complets. Le but est de mesurer le taux de casse et la faisabilité générale. » Les résultats sont en cours d’analyse, mais ce qui est certain, c’est que les recherches vont se poursuivre. Le réemploi a de l’avenir !